26 Juillet 2011
Le 21 juillet 2011 a été publié dans le bulletin officiel la circulaire encadrant les modalités d’attribution des bourses d’enseignement supérieur. Cette année, le calcul du montant des bourses ne prendra pas en compte les changements de situation consécutifs à la crise économique. Alors que les crédits de financement du dixième mois de bourse se font toujours attendre, cette modification va opérer des économies de bouts de chandelle sur le dos des familles les plus fragilisées par la situation économique du pays.
Une modification qui va peser lourd dans le budget des familles
Les bourses sur critères sociaux pour l’année n sont calculées sur le revenu des parents perçu au cours de l’année n-2. Mais jusqu’à cette année, il était possible pour les familles connaissant « une diminution des ressources consécutive à une mise en disponibilité, à un travail à temps partiel, à une réduction du temps de travail durable ou à un congé sans traitement (congé parental par exemple) » de déclarer leur revenu actuel pour réajuster le montant de la bourse de leurs enfants.
La suppression de cette mention dans la nouvelle circulaire va priver les familles de cette possibilité. Ainsi, un étudiant dont les parents ont subi une perte financière importante par exemple en passant d’un travail à temps plein à un contrat en temps partiel ne verra pas ses aides réévaluées.
…pour des économies de bouts de chandelles.
C’est avec une réelle incompréhension que les étudiants ont accueilli la nouvelle circulaire. Au regard du nombre d’étudiants concernés, cette modification n’entraînera que des économies de bout de chandelle pour le gouvernement.
En revanche pour les étudiants touchés par cette mesure, ce sont plusieurs centaines d’euros indispensables pour le financement de leurs études qui leurs seront désormais refusées. Baisser les bourses des plus fragiles pour quelques milliers d’euros économisés, voilà une mesure dont les étudiants se seraient bien passés.
Une politique en rupture avec la situation financière des ménages
Alors que la crise économique rend le financement des études de plus en plus lourd dans le budget des ménages, cette modification des critères d’attribution des bourses sonne comme une double peine. Après avoir annoncé aux étudiants qu’ils payeront plus cher leurs frais d’inscriptions à l’université, leur ticket RU et les dépenses obligatoires de la rentrée, le gouvernement leur annonce désormais que ce sont leurs aides sociales qui seront revues à la baisse ou supprimées pour des économies dérisoires pour l’Etat.
L’UNEF demande au gouvernement de revenir à la raison le plus rapidement possible en remettant en place cette mesure faute de quoi elle ne pourrait être interprétée que comme une volonté de faire payer aux étudiants les difficultés financières connues par leur famille.
L’UNEF demande à Valérie Pécresse, ministre du budget, de débloquer au plus vite les 80 millions d’euros encore manquants pour tenir son engagement du versement d’un dixième mois de bourse plein et entier dès la rentrée.