23 Août 2010
Pour la sixième année consécutive, l’UNEF publie son enquête sur l’évolution des dépenses annuelles des étudiants. Cette enquête révèle que le coût de la vie étudiante augmente cette année de 4,3%, soit trois fois plus vite que l’inflation (1,7 % d’après l’INSEE).
Les frais étudiants sont tirés vers le haut principalement en raison de la hausse des dépenses obligatoires et celle liées au logement. L’augmentation des frais obligatoires décidée par le gouvernement (frais d'inscription: +2.4% ; cotisation à la sécurité sociale étudiante: +1% ; prix du ticket de restauration universitaire: + 10 centimes) entament gravement le pouvoir d’achat des étudiants. Les étudiants sont également frappés de plein fouet par l’explosion des loyers dans le parc locatif privé (+8,1% à Paris et +5,6% en province) et souffrent toujours de la pénurie de logements publics du CROUS (à peine 160 000 pour les 2,2 millions d’étudiants).
En l’absence de 10ème mois de bourse, le mois de septembre reste le mois de toutes les galères
La rentrée sera cette année encore plus chère pour les étudiants, avec un coût en augmentation de 3.3%, variant de 625€ à 2 360€ selon les étudiants. Alors que le mois de septembre est celui où se concentrent toutes les difficultés pour les étudiants, c’est aussi celui où ils ne bénéficient d’aucune aide. Les bourses, versées sur 9 mois ne prennent toujours pas en compte l’allongement du calendrier universitaire qui conduit aujourd’hui les étudiants à travailler pendant 10 mois à l’université.
Neuf mois après l’engagement du président de la République de mettre en place un 10ème mois de bourse, et à une semaine de la rentrée, les étudiants n’ont aujourd’hui aucune garantie quant à sa mise en œuvre pour cette rentrée. En l’absence des 155 millions nécessaires à son financement, l’espoir de toucher un mois de bourse supplémentaire se réduit à une peau de chagrin.
Logement étudiant : le dossier chaud de cette rentrée
Alors que le logement constitue déjà la plus grosse difficulté financière pour les étudiants en occupant 50% de leur budget, le gouvernement s’apprête à supprimer 423 millions d’aides au logement en supprimant le cumul des APL/ALS et de la demi-part fiscale. C’est aujourd’hui près de 550 000 étudiants qui vont voir leurs aides au logement diminuer si cette mesure est appliquée.
Ce montant démontre que les étudiants sont sans aucun doute parmi les plus durement frappés par la politique rigueur, alors même que leur situation sociale et que leurs problèmes de logements ne leur permet pas un tel sacrifice ! Cette mesure constitue une véritable provocation dans le contexte d'urgence sociale que connaissent les étudiants.
Malgré l’urgence sociale, les étudiants sont la cible prioritaire des mesures de rigueur décidées par le gouvernement
La précarité touche aujourd’hui la plupart des étudiants et est en train de passer un cap sous les effets combinés de la crise et des mesures de rigueur. Depuis 2001, l’augmentation moyenne du coût de la vie étudiante (+ 45,3%) est quatre fois supérieure à l’augmentation des aides sociales accordées par l’Etat (+ 13%).
Non seulement l’amélioration des conditions de vie des étudiants n’est pas une priorité du gouvernement, en démontre l’absence de financement du 10ème mois de bourse ou encore la non revalorisation des bourses pour 2010-2011, mais pire, les étudiants sont aujourd’hui la cible des mesures de rigueur du gouvernement. Avec la suppression annoncée de la possibilité de cumul entre les aides au logement et la demi-part fiscale étudiantes, c’est plus de 400 millions d’euros d’économies budgétaires qui seraient réalisées sur le dos des étudiants, et près de 550 000 étudiants et familles perdraient entre 40€ et 150€ par mois!
Cette politique démontre un réel changement de cap dans la politique du gouvernement vis-à-vis des étudiants et augure d’une dégradation importante des conditions de vie étudiantes dans les années à venir.
L’UNEF exige des mesures d’urgence !
La situation devient aujourd’hui insupportable pour les étudiants. En l’absence de mesures sociales pour répondre à la précarité, le gouvernement prend le risque d’une rupture majeure avec les étudiants et préparent les conditions d’une rentrée difficile.
L’UNEF exige :
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> Le déblocage immédiat des 155 millions nécessaires au financement du 10ème mois de bourse
> Le maintien du cumul ALS/APL et demi part fiscale
> La revalorisation de 10% du nombre et du montant des bourses
A la rentrée, l’UNEF prendra toutes ses responsabilités pour faire entendre la voie des étudiants, et lancera une grande campagne dans toutes les universités.